lunes, febrero 28, 2011


Le Doyen de la Faculté des Sciences de Tétouan a l’honneur de vous inviter à la présentation du nouveau Livre du Professeur Taïb AJZOUL, intitulé :

DECHETS MEDICAUX ET PHARMACEUTIQUES AU MAROC :
GESTION, TRAITEMENT ET CADRE JURIDIQUE

qui aura lieu le jeudi 3 Mars à 11h à la Salle des Conférences de la Faculté des Sciences de Tétouan, avec la contribution de :
AHRIKAT Mostapha, Médecin et Chef de Service d’hygiène de la Commune Urbaine de Tétouan ;
El OUAZANI Tayeb, Professeur à la Faculté des Sciences de Tétouan et Président du Club «Environnement et Santé» ;
TEMSAMANI Khalid, Professeur à la Faculté des Sciences de Tétouan et Directeur de l’Observatoire Régional de l'Environnement Tanger-Tétouan.

L’ouvrage est préfacé par le Professeur Omar CHERKAOUI, ancien Directeur du Centre Hospitalier Universitaire de Rabat-Salé et Président de la Ligue Nationale de Lutte Contre les Maladies Cardiovasculaires.

Pour plus amples informations, veuille consulter, ci-joint, le dossier de présentation du Livre ou visiter le site http://dechets.maroc.voila.net/

sábado, febrero 26, 2011

L’IMAGE DE LA PATRIE DANS LA POÉSIE
HASSANIE AU SAHARA MAROCAIN

A tous les points de vue, l’étude de "l’image de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain" s’inscrit fortement et solennellement dans le Message Royal de S.M. Mohamed VI au "Colloque sur la marocanité du Sahara dans le patrimoine historique et littéraire", le vendredi 20 Avril 2001, à Tétouan (au Nord du Maroc), S.M. le Roi souligne en l’occurrence : "En vous adressant ce message à l’ouverture des travaux de votre Colloque sur la marocanité du Sahara dans le discours historique et littéraire [v. poétique], nous voudrions vous exprimer notre bénédiction et la grande sollicitude dont nous entourons cette manifestation qui se tient dans la ville militante de Tétouan, dont les attaches affectives sont restées fortes avec nos différents sujets au Sahara durant toute la période de la colonisation espagnole du Nord et du Sud de notre Royaume, tout en exaltant l’action visant à faire en sorte que l’activité intellectuelle et le combat culturel au service de la consécration et de la préservation de l’unité nationale marocaine aillent de pair avec toute autre œuvre nationale." - www.map.ma, p. 1. A cet égard, Sami Reddad écrit : "La culture hassanie est une expression dialectale qui comporte un double message.

Celui de mettre en valeur la tradition locale, le mode de vie, l’esprit et la mentalité d’une population empreinte par la nature du désert [image géo - historique], et un autre message concerne l’identité marocaine à laquelle la population est restée attachée malgré le passage sous la colonisation par nos régions du Sud [image historico - épique]. Les Sahraouis répétaient tout le temps du colonialisme une fameuse expression qui disait : ‘lah ihadane loutane ou insar sultane’. Elle signifiait que l’attachement au Trône Alaouite et à leur marocanité sacrée [image lyrico - patriotique]." – "La poésie hassanie", www.lematin.ma, p. 1. D’où l’image de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain, perçue sous les angles conceptuels suivants :

1- L’image géo - historique de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain.
2- L’image historico - épique de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain.
3- L’image lyrico - patriotique dans la poésie hassanie au Sahara marocain.

1- L’image géo - historique de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain :

A propos de l’image géo - historique de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain, il y a lieu de dire avec Francis Ponge quant au rapport entre la poésie et le monde géo - historique qui l’inspire (ici le Sahara marocain) qu’il y va d’une sensibilité qui tient tant de la nature physique que morale inspiratrice à l’origine de toute grande poésie humaine : "Dans tous les grands poètes [v. grandes poésies], il y a par-ci, par-là, des indications de la sensibilité aux choses, bien sûr, mais toujours noyé dans flot humain lyrique [géo - historique], où on vous dit : « Les choses [v. le désert] on y est sensible, mais comme moyen de se parler d’homme à homme [historico - épique et lyrico - patriotique].»" – «Méthode», Gallimard, 1961, p. 276. D’où plus précisément :

1.1- L’image géographique de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain :

Certes, l’image géographique de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain est parfaitement sensible chez nos poètes sahraouis. Au dire de S. Reddad on en relève l’omniprésence en considérant l’effet du milieu naturel sur son mode d’existence : "Les poètes sahraouis excellent dans la description fidèle de la nature rude du désert avec une affection et une tendresse exceptionnelles. Dans cette poésie, la femme demeure l’héroïne d’une vie particulière et son charme suscite l’inspiration au poète [v. hassani] autour d’un verre de thé, symbole d’union et de rapprochement entre deux êtres sahraouis. La société sahraouie est une société matriarcale, par conséquent la femme y prend une place importante comme mère, fille ou épouse. L’un des poètes a comparé la femme à un poème en chair humaine." – Op. cit., p. 2. En témoignent ces vers du poète hassani Sidi Mohamed Ould El Gasri revisitant les vestiges de son foyer de nomade abandonné jadis:

+ "Je savais qu’ici fut mon foyer/ Longtemps après il n’y est plus// …/ Nulle plaisance n’y est plus possible/ Ce n’est plus qu’un roman [d’amour] par la suite. – "Mahrajan Rawafid – Azawan 2008", www.sahara-culture.com, p. 3.

Lui faisant écho sur le même thème le poète hassani M’hamed Ould Ahmed Youroh (v. 1918), cité par Lamrabet Ould Diah Labaka :

+ "Tristesse de celui qui va en enjambant/ Trottinant en passionné la colline// Auparavant habitat fructueux/ Ouvert à vos grands ébats [domestiques] // Edifice délabré sans bordure/ N’y campe guère plus personne." – "Ala addyar wa al umri fî achchi’ri al hassanî", www.arayed.com, p.2.

A propos de Tiris Al Gharbia et de ses ruines nomades, le poète Ould M’barek Liamine (XVIIe siècle) se lamente, avec regret en ces vers profondément nostalgiques :

+ "Colline de Zuga et Zuga en soi/ Seuils, plaines et pénéplaines// Nul n’y vit plus et la vallée/ Affligée de ce qu’elle fut désertée// De ce que fut le quartier des nobles/ Occupants [aimés] plaines et pénéplaines// Devint flanc des vents et devint/ Des vents flanc des vents" - Ibid., p. 3.

Citons encore de cette image géographique de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain, extrait du poète Sidiyya Ould Haddar (XVIIe siècle), clamant :

+ "De la demeure Ikken l’ingrate [v. femme]/ Sente de doums calcinés// Par-dessus le col par-dessus/ Le pré barré par la dune// N’étaient plus là-haut à la tête du col/ Ceux qui y étaient auparavant" – Op. cit., p. 6.

Et enfin dans ce même sens, les strophes du poète hassani M’hamed Ould Al Hadi (XVIIIe siècle) dénommant lieux et les proches oubliés, sur les lieux de son ancien séjour :

"Vois, mon œil Oum Chouiym / A Khetit Tharth et Lahnikat// Demeure de tes proches d’antan/ N’abritant plus nul d’entre eux// Ou bien vois mon œil l’état/ D’abandon du logis de [Bir] Oum Grine // Après sa solennité et sa beauté/ Et lieux des cheikhs d’El Guelta// Les beaux enfants sont tous partis/ Les jolies filles sont parties aussi" – Ibid., pp. 6 – 7.

Dans une dépêche du CORCAS (le Conseil Régional Consultatif des Affaires Sahariennes), on peut lire à ce thème : "La thématique de la nostalgie dans la poésie hassanie se présente dans les sujets qui évoquent les êtres aimés, mais encore plus dans les évocations de la terre natale [le Sahara marocain]. Et cette thématique se distingue dans cette littérature [poésie hassanie] par la diversité de ses expressions. Elle obéit d’autre part à des mécanismes de l’écriture utilisée pour évoquer des sujets en liaison avec la personne même de l’auteur, de l’environnement naturel [géographique] ou l’état d’esprit de celui qui crée [le poète sahraoui]." - "4ème session du festival de Tan Tan, Du 30 Novembre au 03 Décembre 2007", www.sahara-culture.com, p. 3. D’où corrélativement :

1.2- l’image historique de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain :

Par ailleurs, l’image historique de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain s’inscrit également, dans le temps historique, par sa langue, ses poètes et son public local et national marocain. S. Reddad dénote dans cette optique : "La poésie hassanie est un chant permanent [profane] dans le temps [historique], une mélodie lente ou rythmée et une musique de transe [soufie]. Le dialecte hassani, selon les experts linguistiques dans le monde et aux Etats - Unis, est composé de 85/% d’arabe classique, le reste dû aux transformations phonétiques et dans le passé par l’insertion de mots espagnols [du temps de la colonisation] ou du dialecte des régions du Nord [arabo - berbère pré- colonial]. Il faut noter que la population d’origine provient du Yémen et de l’Arabie Saoudite. Les habitudes se ressemblent et la poésie hassanie porte aussi le timbre de la poésie ‘nabati’ (…). Laâyoune a même abrité l’année précédente [en 2008] une grande manifestation de la poésie ‘nabati’. Il n’y a pas de réunion familiale [sahrouie] sans poésie [hassanie]." – Ibid., p.2.

Cette poésie hassanie est aussi le réceptacle de l’image historique du Sahara marocain. Dans un article du CORCAS, nous lisons à propos de l’agression militaire coloniale française contre la Zaouïa de Cheikh Ma Al Ainaïn [1829 - 1910], représentant du sultan Moulay Abdelaziz [1894 - 1908], notamment : "En 1888 le Cheikh Maouelainain entame la construction de la route reliant Smara à Terfaya, pour assurer le cheminement des matériaux de construction nécessaires au chantier de sa Zaouïa à Smara. Il a chargé son fils Attaleb Khaïr de superviser ce chantier en 1895, après réception des matériaux arrivés par mer sur la côte, près de Terfaya, sur un bateau appartenant au Sultan Moulay Abdelaziz, sous le commandement du navigateur Ahmida, surnommé le Turc. Ce bateau a transporté aussi quatre artisans maçons de Marrakech, Fès, Tanger et Tétouan. Lesquels artisans seront rejoints, une année plus tard, par un cinquième maçon venu d’Oujda (…).

En 1913, une troupe de l’armée française organise une attaque, à partir de la région d’Attar, en Mauritanie, sous le commandement du Lieutenant - colonel Moritz contre la Zaouïa du Cheikh Maouelainain. Cette attaque se soldera par le bombardement de la Zaouïa et la destruction de la Kasbah et dépendances. Le Tabor français effectuera cette violente attaque sans rencontrer de résistance, puisque les tribus étant en période de pérégrination en quête d’eau et de fourrage, n’étaient pas à proximité de la Zaouïa. Un nombre très réduit d’habitants et de disciples se trouvait sur les lieux lors de cette attaque." – "Les Zaouïas du Sahara", www.sahara-culture.com, pp. 2 - 3. Contre ce massacre odieux perpétré par l’armée coloniale française et d’autres commis par son homologue espagnole, le poète Ma Al Aïnaïn Labras semble fulminer, en ces vers rapportés par Hilali Safia :

+ "La vie d’un avili [colonisateur] de renom souilla le temps/ Affront indigne pour les enfants du Maroc de l’assumer// Il suça le pulpe de la terre et en monopolisa l’écorce/ Le vilain Visigoth colonisa notre pays// Il souilla l’honneur de la vierge en l’enlevant/ Que de femmes rendues veuves par son armada// Il massacra quiconque consacrait à Dieu sa vie/ Et démolit la Maison de Dieu [v. la Zaouïa] sans scrupule." – "Chi’r a- Sahra’ al maghribiyya asâlatu al nadhmi wa maghribiyatu al mantiqi", www.zahratnissan.com, p. 2.

Au sujet, de la poésie hassanie, témoin l’historique de la patrie et du Sahara marocains, dénigrant les partisans du protectorat de l’Occident, et prônant l’unité du Maroc et du monde arabe d’Orient, le poète Chabihna Hamdati Ma Al Aïnaïn fustige dans ces vers les responsables d’une telle trahison :

+ "Amr gémit de blessures répétées tout couvert/ Et kulaïb se joue des quartiers morts// Allié de l’Occident appelant son secours/ Il devint pour ce dernier l’un d’entre ses laquais/ Un anti - Orient haineux fut sa destinée// Pour recevoir l’aide des alliés de ses alliés/ L’histoire n’enregistra pas de plus sot sujet// Qui appelait à l’aide ses propres ennemis/ Il faut porter un coup aux envahisseurs avec force// Une marche du Sahara jusqu’à Zouirate// Faisant du Golfe à l’Océan un territoire unifié/ Un cortège qui ne recule devant aucun péril//" – Ibid., p. 3.

Quant au lien historique d’allégeance, il est vivement exalté dans ces deux poèmes de Meima Bent El Boukhari Sbaï, dédiés à feu S.M. Hassan II, où elle énumère les tribus saharaouis, artisans séculaires du lien d’allégeance sacrée du Sahara au glorieux Trône Alaouite :

+ "SALUT A TOI,/ Ô, GRAND ROI ! ET BENIT/ SOIT CE PLEBISCITE PAR LEQUEL/ QUI NE TE VIENDRAIT DE PARTOUT// OULED, BENS SBAA,/ COMME AHL MAE EL AININE,/ ET ROUQUEIBATE QUI T’AIME TANT/ QU’AIT OUSSA ET IZERGUYNE,/ COMME TU LE SAIS/ Ô, DESCENDANT D’ELHASSAN ET L’HOUSSEIN,/ QUE DIEU TE PROTEGE !/ MILLE FOIS AMEN…" – « LE ROI DONT NOUS CONNAISSONS L’ASCENDANCE ET L’ALLIANCE », Trad. Lahcen Ben Omar, Ed. R.M.A., 1994, p. 20.

Exaltant la Marche Verte libératrice du Sahara et ses provinces du Sud du Royaume, elle rappelle avec fierté et enthousiasme :

"A QUI S’ADONNE A LA POLITIQUE,/ JE DIS VOIS COMMENT DECIDE/ CE ROI PRESBYTE ET CLAIRVOYANT !/ C’EST PAR LA MARCHE [VERTE - 1975] QUE HASSAN/ LIBERE ET SAUVE LE SAHARA,/ SON PEUPLE SALUE ET ACCLAME/ ADVIENNE ALORS QUE POURRA !//" – Ibid., pp. 28 - 29.

Dans le Message royal adressé" par S.M. le Roi Mohamed VI au "Colloque de Tétouan sur la marocanité du Sahara dans le patrimoine historique et littéraire" (en 2001), on pouvait lire en l’occurrence : "Le ressourcement dans ce patrimoine, en particulier dans le domaine des lettres et de l’histoire, pour mettre en lumière cette réalité et l’enraciner dans la mémoire nationale, constitue à la fois un devoir patriotique et un Jihad, non moins important que le Jihad engagé par notre peuple avec toutes ses composantes sous la conduite de nos prédécesseurs vénérés pour préserver l’unité marocaine du Nord au Sud et faire échec à toutes les manœuvres et visées coloniales quels qu’en soient l’origine et les objectifs." – Op. cit., p. 1. Ce qui nous conduit ensuite à :

2- L’image historico - épique de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain :

Pour ce qui est de l’image historico - épique de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain, S. Reddad souligne en particulier : "La poésie hassanie est aussi une référence de la préservation de l’histoire des batailles [images historico - épiques] engagées par la résistance et les membres de l’Armée de Libération dans la mémoire du patrimoine national de l’histoire de la lutte pour l’indépendance [1907 - 1956]" – Ibid., p. 1. Il s’en suit alors les œuvres poétiques hassanies sur ce thème, tel que l’incarne le poète hassani l’Emir Lambarki Lakfi Wald Boussif, interpellant un martyr pendu par les forces colonisatrices européennes sur un champ de bataille, autrefois, revisité par le poète encore éploré :

+ "De la rare trace de tes nouvelles/ Au monde tu n’as plus de logis// Le porteur de sabre n’est plus qu’arbres/ Son lieu obligé au bout d’une corde// N’est plus qu’un coup d’épée [fictif] dans l’eau/ Le refuge d’un haut placé [v. d’un collaborateur] et son revers//" – "Al mahrjane al thani li iqlim boujdour, 03 – 06 nofambr 2006", www.sahara-cultue.com, p. 2.

Concernant les expatriés séparatistes et séquestrés sahrouis marocains et l’appel de la patrie, les incitant à quitter les camps algériens éhontés de Tindouf, depuis 1975, le poète Mohamed Ould Lhadi dénonçant leur mauvais sort, et conviant à une réconciliation fraternelle et chevaleresque, au sein de la mère patrie marocaine, par eux réintégrée dans le cadre du projet d’autonomie avancée, sous souveraineté marocaine :

+ "Qui s’expatrie, qui en revient ?/ Qui va résoudre les problèmes ?// Qui est dans le tort nuit toujours/ Qui se souille en plus encore// Qu’il voie la pluie et voie la terre!/ Voit que l’un d’entre eux lave l’autre//" - Lamrabet Ould Diah Labka, "Ala addyar wa al umri fî achchi’ri al hassanî", Op. cit., p. 7.

Mettant en garde le colonialisme et exaltant les FAR contre les tentatives désespérées coloniales de persister à occuper le Sahara marocain par la force, le poète hassani Lahcen Afchil Ould Mohamed Ould clame avec foi et défi :

+ "Du Sahara marocain, éloigne- toi colonialisme, fuis !/ Après ce que tu y avais subi, par Dieu, sois maudit! En y ratant certains de tes fils mis en déroute// Le pays se rua et l’aura de l’armée du Maroc n’ est pas loin/ Contre toi sont engagées les forces d’une armée noire et rouge aguerrie// A toutes les armes et explosifs rampant sur le front comme une brume/ Une nuée dont nul de saurait identifier la course// Son orage siffle des torpilles taillant en pièces l’ennemi/ Bouchant l’horizon de blessés par une hémorragie de bombes ralliées aux mouches// Les fusées et les fantômes, les orgue et les tanks portant les fantassins// Le bazooka et toutes sortes de grenades… " – "Diwan as- Sahraâ al ladhi khalada achhara maârikiha", www.almaghribia.canalblog.com, p. 1

Dans cette même optique historico - épique de l’image de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain, le poète hassani Ma Al Aïnaïn Labras entonne plein d’anathème contre l’occupant espagnol du Sahara, dans ce couplet plein d’audace et de défi :

"Au cas où, Espagnol ! de Sakiet Al Hamra tu ne bouges / Tu verras des hommes libres une Sakiet al Hamra toute rouge// Nous sommes les partisans de la paix avec ceux qui y tendent/ Sinon, le feu de la guerre, nous le rendons plus ardent" – Op.cit., p. 2.

Dans cette perspective historico - épique, le Message Royal au Colloque de Tétouan sur "la marocanité du Sahara dans le patrimoine historique et littéraire" (en 2001) affirme solennellement : "Nul doute que la littérature marocaine, tous genres et styles confondus, n’est que l’expression de la réalité de l’unité culturelle et de la marocanité du Sahara. Dans la poésie sahraoui, le poème arabe et hassani s’accordent à exprimer en soi, la lutte patriotique ou le loyalisme au glorieux Trône Alaouite." – Op. cit., p. 3. De là, nous abordons en troisième et dernier lieu :

3- L’image lyrico - patriotique dans la poésie hassanie au Sahara marocain :

En effet, l’image lyrico - patriotique dans la poésie hassanie au Sahara marocain, nous amène à voir le poète hassani comme un réconciliateur des hommes avec leur mémoire historique nationale momentanément entamée par la colonisation étrangère et ses séquelles pernicieusement trompeuses. "C’est à la faveur de cette réconciliation, écrit Georges Henein, que le poète peut voir au-delà du visible (…). Comme le magicien, dont les formules incantatoires servent à provoquer les apparitions voulues [images historico - épiques], le poète nomme les êtres, les objets auxquels il en appelle à la fois de sa présence et de sa dissidence [anti - coloniale patriotique] sur terre, et il les nomme d’une façon particulière, avec un éclat qui va de la tendresse à la fureur et qui constitue l’emphase poétique [v. l’image lyrico - patriotique]. – «L’esprit frappeur », Ed. Encres», 1980, p. 25. En tant qu’éveilleurs de consciences lyrico - patriotiques, les poètes hassanis chantent la marocanité séculaire du Sahara. A titre d’exemple, citons le poète Mohamed Ben Sidi Mohamed, petit fils du grand alem Ben Razka, faisant l’éloge du Sultan Moulay Abderrahman [1822 - 1859] :

+ "Vivificateur de son quartier vieillissant/ Successeur du Phare de la Foi et son Petit fils// Tous les péchés leur seraient licites sans sa présence/ Jaloux à défendre la pureté de Sa Sainte Tradition// Par indulgence et rigueur il mit fin aux mains injustes/ Que de fois n’a - t - il pas toléré ceux qui en avaient charge." - "Chi’r a- Sahra’ al maghribiyya asâlatu al nadhmi wa maghribiyatu al mantiqi", Op. cit., p. 1.

De la même façon, le poète hassani Ben Razka louangea le prince Sidi Mohamed Ben Al Alem, fils du Grand Sultan Moulay Ismaïl [1672 - 1727], en ces vers :

+ "Sa grâce qui ne voit de l’injuste que le pardon/ Auguste à la victoire terrible sous réserve de clémence// Troublant son met les marabouts et l’éloquence/ Qu’au nom de l’Islam, vous soyez une fête qui les trouble//Tel que vous ne rencontriez plus ni requête ni peine/ Et soyez à votre père à appliquer le droit son prince héritier."// - Ibid., p. 1.

Lors de l’invasion du Maroc par les armées coloniales, en 1907 - 1912, le poète hassani marocain Mohamed Sadati Hiba appela à la résistance patriotique contre l’occupant, en ces vers plein de lyrisme patriotique mobilisateur :

+ "Le patriote libre est présent dans les crises et les dangers/ Patience mes compagnons la victoire est à qui sut être patient// Le plus noble c’est la défense du pays pour qui l’aperçoit/ La prison n’est guère infâmante pour une bonne cause// Gloire à vous et la gloire est le plus noble trésor/ Et votre séjour à l’Eden éternel assuré//" - Ibid., p. 2.

De son côté le poète Mohamed Al Imam Ben Cheikh Ma Al Aïnaïn Al Idrissi Changuiti s’adressa au peuple marocain au nom des valeurs sacrées de la foi et de la patrie pour les pousser à relever le défi du protectorat colonial franco - espagnol, en 1912 dans ces vers pleine de verve lyrico - patriotique :

+ "Ceux - là ont protégé la mosquée Al Aqsa et vous/ Pauvres que vous êtes des protégés parmi les pauvres/ Et cela n’est que le résultat de votre inconduite// Par l’abandon de la foi de l’Elu et votre négligence// Plus de veine de gloire originelle en nous qui bat/ Tel que se levât parmi nous l’un résident après l’autre s’expatriant// (…) Au cas où vous retrouveriez la sens de votre foi/ Et si vous vous leviez sur un pied de fraternité et d’aide// Vous ressortiriez la gloire enterrée de toute part/ Vous animeriez de votre gloire tout ce qui en est figé//" - Ibid., p. 3.

Il n’y a pas de plus vibrant appel lyrico - patriotique que celui de la poétesse Meima Bent El Boukhari Sbaï que celui qu’elle adressa à ses compatriotes réfugiés et séquestrés à Tindouf, pour les engager à regagner dignement la mère ‘patrie clémente et miséricordieuse’, dans cette poème, datant de 1994, bien avant la naissance du projet d’autonomie, proposé par le Maroc à l’ONU, en 2007, encore boudé à ce jour, par l’Algérie et le Polisario [1975 - 2009] :

+ "QUELS GRACES ET BIENFAITS!/ Ô, PEUPLE DU SAHARA!/ QUELLE GRACE QUE HASSAN VOUS EST ETREINTS,/ ET RALLIES A VOS FRERES MAROCAINS !// PROTEGES ET BIENAIMES,/ HASSAN VOUS A GRACIES,/ PAR L’ALLEGEANCE,/ EN SUJETS FIDELES SOUS SES AUSPICES.// RENTREZ DONC !/ VOUS QUI DEMEUREZ ENCORE/ LA-BAS,/ ENDURANT SAUVAGERIE ET TORTURE,/ LOIN DE LA PATRIE QUI VOUS CHERIT,/ OU LA VIE VOUS ATTEND,/ A COTE DU ROI/ ALTIERS ET SUBLIMES !!" – Op. cit., p.19.

Parlant de cette dimension lyrico – patriotique de l’image de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain, Sami Reddad reconnaît en cet égard : "Cette poésie comprenait même des vers codés, qui contenaient des messages et des ordres du quartier central [de l’ALN] au sujet de la gestion de ces luttes et de ces batailles menées contre l’incursion étrangère. Elle a aussi marqué l’avènement de la Marche Verte et l’impact de la réintégration de ces provinces à la mère patrie, notamment la marche du développement économique, social, culturel, politique et l’évolution du système démocratique (…). Le poète sahraoui décrit en vers hassani le progrès que subissent les provinces du Sud. Ils parlent des ports, des aéroports, des bateaux, des infrastructures de base. Il est resté fidèle dans la description de la vie quotidienne, dans la relation de l’homme et de la femme et de ce que les Sahraouis préfèrent le plus « alhob alodri [l’amour platonicien]»." - "La poésie hassanie", Op. cit., p. 1.

En conclusion, il s’avère que ‘l’image de la patrie dans la poésie hassanie au Sahara marocain’ tant géo - historique, historico - épique que lyrico - patriotique est absolument fidèle à elle - même et à ses origines marocaines à son lien indéfectible d’allégeance au glorieux Trône Alaouite que le passage colonial franco - espagnol n’a guère su entamer. Toutefois, cette image poétique hassanie unitaire marocaine privilégiée n’atteint son plein sens réel que dans ce passage du Message Royal, adressé par S.M. Mohamed VI au ‘Colloque de Tétouan, en 2001, sur la marocanité du Sahara’, affirmant solennellement : "La démocratie n’est pas seulement la consécration de l’égalité dans le cadre de l’Etat de droit, mais elle requiert aussi une dimension culturelle incarnée par le respect des particularités régionales et leur conférer l’espace adéquat à même d’assurer leur continuité et leur créativité et consacrer leur identité (…). L’unité nationale marocaine, y compris la marocanité du Sahara, n’est pas une simple affaire politique, mais elle est surtout un tissu englobant généalogie, langue, doctrine, religion, soufisme et institutions." - "Colloque sur la marocanité du Sahara dans le patrimoine historique et littéraire", Op.cit., p. 3.

Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED



LE SAHARA MAROCAIN : LIEU DE LA QUETE
D’UNE UNITE IDENTITAIRE PRIMORDIALE
DANS L’ŒUVRE DE J.M.G. LE CLEZIO
PRIX NOBEL 2008

De Lalla Touria, épouse marocaine de l’écrivain français François Bonjean (1884 - 1963), Prix de la Renaissance 1930, à Jemia, épouse marocaine sahraouie de l’écrivain français Jean - Marie Gustave Le Clezio (né en 1940), Prix Nobel de littérature 2008, il y a outre le lien matrimonial, le thème du Sahara marocain, lieu de la quête d’une unité mythique identitaire primordiale. "Informé par son épouse, Bonjean raconte la vie de Malika, l’héroïne du roman « Confidences d’une fille de la nuit » - ]1939[ : enfance, mariage, divorce, recherche du bonheur ]l’unité profonde de l’Islam, selon Gaston Roger[."- in Albert Memmi, «Ecrivains francophone du Maghreb», Paris, Seghers, 1985, pp.57 - 58. "Pour moi, écrit Bonjean dans «Carnets», ces retrouvailles avec le désert m’ont fait l’effet d’un ultime accomplissement (…). Nous sommes à Goulimine, oasis minuscule, grand port du Sahara." – «Confluent», n° 14, juin -juillet 1961, p.375. Parallèlement, on relève sous la plume de Tistou sur le Net : "Jemia est la femme de J.M.G. Le Clezio. Ils se sont connus à Maurice, mais la famille de Jemia est originaire de Saguia El Hamra (la rivière rouge)." - "Ex-Sahara espagnol", www.lecture-ecriture.com, p.1. "Il n’y a pas de plus grande émotion que d’entrer dans le désert, écrit Le Clezio, et plus encore quand on y entre pour marcher dans les traces de ses ancêtres » -"La fête chantée - «Gens des nuages», www.republique-des-lettres.fr, p.1. Pour mieux saisir cette quête d’une unité mythique identitaire primordiale, au Sahara marocain, chez J.M.G. Le Clizio, nous sonderons à travers son œuvre et sa vie :

1- J.M.G. Le Clezio : l’homme engagé, ou le mythe du bon sauvage des Lettres françaises.
2- J.M.G. Le Clezio à la quête d’une identité alliée et d’une parcelle du monde : le Sahara marocain.
3- J.M.G. Le Clezio et la métaphore géographique du désert ou le retour aux sources mythiques d’une unité identitaire primordiale.
4- Le Sahara marocain : lieu de la quête d’une unité mythique primordiale dans l’œuvre de JMG Le Clezio prix Nobel de littérature 2008.
5- J.M.G. Le Clezio et la polémique du Prix Nobel 2008 entre le cosmopolitisme et l’unité identitaire primordiale du désert.

1- J.M.G. Le Clezio : l’homme engagé, ou le mythe du bon sauvage des Lettres françaises :

A l’instar, semble-t-il, d’un F. Bonjean, J.M.G. Le Clezio préfigure l’homme et l’intellectuel engagé, en incarnant un mythe du bon sauvage des Lettres françaises. Abbeljlil Lahjomri souligne cet engagement mythique chez Bonjean en assertant contre les auteurs coloniaux : "François Bonjean excepté. Mais Bonjean était-il un écrivain «colonial» ? Il reçut certes le Prix de l’Empire pour ses «Confidences d’une fille de la nuit», mais toute son œuvre est un témoignage de sympathie pour le monde maghrébin ]le Sahara marocain[, un attachement passionné, une bienveillante curiosité." -"Portée et contours de la littérature «coloniale» ", «Pro - Culture», n°5-6, Rabat, 1975, p.27. De J.M.G. Le Clezio, écrivain engagé, Ken Roswal dit: "Que ce soit chez les Amérindiens du Mexique ou du Panama ou chez les hommes du désert ]v. du Sahara marocain[, Jean - Marie Gustave Le Clezio semble avoir atteint le but de sa quête. Une relation harmonieuse, épanouie et équilibrée au monde, tel est le secret des êtres (…) Tous ses personnages sont porteurs d’une éthique de vie où prime le respect du monde, des autres et de soi." - "La biographie de Jean – Marie Gustave Le Clezio ", www.ken.roswal.space.live.com, p.2. D’où :

1.1- J.M.G. Le Clezio : l’homme engagé par ses romans en Palestine et au Sahara marocain :

"Mais parler de l’écrivain, déclare son ami Jean Grosjean, c’est parler aussi de l’homme engagé, de celui qui élève la voix, publiquement, dans la presse (…) – il signa à ce propos un manifeste dans le ‘Le Monde des livres’ du 16 mars 2007. Il se fait le défenseur des tribus et des civilisations (menacées). Le Clezio peint une sorte d’épopée ]un mythe[, du monde moderne où la terreur ]la guerre[ et la fascination ]la quête de l’unité identitaire primordiale [, se mêlent (…). Le roman se fera ensuite plus explicite (…), comme dans «Etoile errante», en 1992, où deux jeunes filles, Esther et Nedjma, l’une juive l’autre palestinienne, se rencontrent sur une route près de Jérusalem et croisent leur destinée (…). Ou encore dans «Poisson d’or», cinq ans plus tard ]1997 [, qui décrit le douloureux parcours initiatique de Laïla, petite fille volée au Sahara ]marocain[, et qui part à la recherche de ses parents (…). C’est sans doute cette hauteur et cette largeur de vue que le Nobel vient honorer." – " Le Clezio, Nobel de la rupture", www.passionlivres.blogvie.com, p.2.

1.2 - J.M.G. Le Clezio l’intellectuel engagé à l’aune d’une littérature animée de valeurs morales :

J.M.G. Le Clezio est aussi perçu, par Pierre Assouline, comme un intellectuel engagé à l’aune d’une littérature, animée de valeurs morales, tout en dénonçant avec Claude Cavallero les images médiatiques qui le montrent à tort comme un intellectuel non engagé. "Disons, écrit-il, que si le cliché qui lui colle aux basques a la vie dure, l’écrivain ]Le Clezio [porte sa part de responsabilité dans son incarnation du mythe du bon sauvage des Lettres françaises. Or ce que montre Claude Cavallero, c’est que malgré tout (…), Le Clezio n’a rien d’un Sam Shepard des hautes plaines littéraires (…). Mais Cavallero le fait dans un but bien précis : démontrer la réputation, fausse selon lui, d’intellectuel ]d’homme [, non engagé dont pâtit Le Clezio si l’on juge par les reproches qui lui furent adressés notamment à la suite de son discours du Nobel. Il le voit au contraire comme ‘un écrivain attentif et actif dans le monde d’aujourd’hui’ qui n’a jamais cessé de ‘prêter attention à la question sociale (…). Un engagement à l’aune d’une littérature animée de valeurs morales." - " Le Clezio, Nobel de la rupture ", Ibid., p.2.

1.3- J.M.G. Le Clezio et son engagement implicite à évoquer le Maroc et le Sahara marocain :

Par ailleurs, l’engagement implicite de Le Clezio à évoquer le Maroc et le Sahara marocain trouve sa raison, selon Catherine Kern, dans la société marocaine multiculturelle, unissant tradition et modernité et préservant le sens de la solidarité humaine et de l’harmonie avec la nature. "Le choix répété du Maroc, affirme-t-elle, peut s’expliquer par la présence de ce pays de différentes civilisations (à l’image de l’île Maurice) : influence andalouse, tradition berbère, apport du judaïsme. Ce pluralisme correspond à l’appréhension qu’a Le Clezio de la culture orale. Le Maroc s’impose aussi dans cette réflexion entre tradition et modernité par son adaptation : « Les Marocains, écrit-il, ont su préserver le sens de la solidarité humaine et l’harmonie avec la nature » («Maroc», p.4) (…). Cette description correspond à l’univers de Lalla dans «Désert» ]le Sahara marocain[, la voix y est présente de la même façon physique, charnelle." – "J.M.G. Le Clezio, écrivain de l’Afrique ", www.semen.revues.org, p.9. D’où , à cet égard.

2- J.M.G. Le Clezio à la quête d’une identité alliée et d’une parcelle du monde : le Sahara marocain :

J.M.G. Le Clezio est à la quête d’une identité et d’une parcelle du monde, par exemple : le Sahara marocain. Jean-Louis Erzine indique à ce sujet notamment : "L’écrivain n’a pas de patrie ]quête d’une identité alliée[, pas d’espace, pas de temps, de lieu ]quête d’une parcelle du monde : le Sahara marocain[. L’écriture comme le livre doivent particulièrement intemporels ]quête de mythes[. Transversaux ! (…) Se placer à la rencontre de deux cultures et tenter, par l’écriture bien sûr, et son silence, de saisir le moment fugitif. Saisir la « roue du temps » ]l’histoire[." - " Le Clezio, le silence et l’infini", www.marcalpozzo.blogspirit.com, p.7. Ainsi verra-t-on :

2.1- J.M.G. Le Clezio à la quête d’une identité alliée :

A propos de sa quête d’une identité Le Clezio énonce explicitement dans son roman «Les Géants» (1973) : "Je suis assez itinérant, instable, pas très sûr de l’endroit où je veux habiter. Il faut que je me rallie à une identité et pour moi cela passe par le langage écrit, par les livres (…). C’est là le secret de la littérature, c’est dans la recherche de la pauvreté, c’est-à-dire le manque d’effet et le manque d’apparat ; en allant vers la vérité ]la quête d’une identité alliée [." - Op.cit., p.2. Cela le conduit à une parcelle du monde : le Sahara marocain. "La quête de la pureté et de la vérité, ajoute K. Roswal, le ]Le Clezio [conduit naturellement dans le monde de l’enfance (…), jusqu’au désert." – Ibid.

2.1- J.M.G. Le Clezio à la quête d’une parcelle du monde : le Sahara marocain :

De plus, J.M.G. Le Clezio est également à la quête d’une parcelle du monde, tel : le Sahara marocain. "Que ce soit chez les Amérindiens du Mexique ou du Panama, remarque K. Roswal, ou chez les hommes du désert ]du Sahara marocain[, Jean-Marie Gustave Le Clezio semble avoir atteint le but de sa quête. Une relation harmonieuse, épanouie et équilibrée au monde ]une parcelle du monde[, tel est le secret de ces êtres. Il demeure un écrivain secret, nomade plus que voyageur, attiré le désert (…). Il est un des rares narrateurs d’aujourd’hui à savoir aborder les mythes de façon matérielle et physique ]le Sahara marocain [." – Ibid. Dans son essai : « L’extase matérielle » (1967), Le Clezio affirme à propos entre autres du Sahara marocain: "L’artiste est celui qui nous montre du doigt une parcelle du monde." – Op.cit., p.4.

De cette quête identitaire mythique de l’unité primordiale chez les personnages romanesques de Le Clezio dans le désert, Simone Domange dit en l’occurrence : "Le personnage leclézien est un être marginal, qui s’oppose en tout au Paysage social ]du monde colonial et moderne[, dans lequel il évolue sans but. Il veut alors atteindre la liberté, fuir ce réel invivable , et qui le rejette. Cette fuite s’impose sous les traits d’une quête identitaire, qui permettrait l’unité de l’être ]la mère - patrie primordiale [. Elle passe en outre par une réconciliation avec la magie du monde ]v. le Sahara marocain[, qui s’apprend en ces lieux d’errance que sont le no man’s lands ]conflits armées régionaux [, les déserts ]symboles mythiques de la paix universelle[."- "Personnage et paysage dans les nouvelles de J.M.G. Le Clezio", www.freemind83.vox.com, p.5.

3- J.M.G. Le Clezio la métaphore géographique du désert et le retour aux sources mythiques d’une unité identitaire primordiale :

Pour J.M.G. Le Clezio et la métaphore géographique du désert ou le retour aux sources mythiques d’une unité identitaire primordiale est le point de jonction de l’ici colonial occidental, et le là-bas décolonisé non occidental, lieu privilégié d’une quête identitaire originelle de l’homme réconcilié avec lui-même, dans la paix et la fraternité humaine universelle du désert saharien marocain, précolonial et post-colonial."La dialectique d’ici et là-bas, note Jeff France, naît chez Le Clezio dans une schématisation de la fuite (…). Gabrielle Althen affirme ainsi que la narration de cette fuite ]devant l’actualité historique immédiate [se déploie nécessairement entre «les deux pôles de la métaphore géographique (…) celle de l’ailleurs, l’ailleurs ]le Sahara marocain [ étant pour un temps, meilleurs qu’ici ]l’occident colonial [. De plus l’identité d’exclu du personnage leclézien lui vient également de l’ici, avec lequel il entretient une relation antithétique (…). Ainsi «ce voyage initiatique» vers l’autre côté ]retour aux sources mythiques d’une unité identitaire primordiale[ est-il en même temps pour l’élu ]v. les hommes bleus marocains[, une quête identitaire." – "La marginalisation : Ici et là-bas", www.freemind83.vox.com, p.1. On y relève donc :

3.1- J.M.G. Le Clezio et la métaphore géographique du désert :

Pour ce qui est de J.M.G. Le Clezio et de la métaphore géographique du désert marocain, Raymond Mbassi Atéba explique notamment : "Le Sahara (…), dont Jémia, sa femme depuis 1975, est originaire, lui inspire «Désert », roman qui reçoit le Prix Paul Morand de l’Académie française, en 1980, et la publication d’un journal de voyage, «Gens des nuages» ]2003[, qui relate effectivement les étapes de ce périple à la rencontre des personnages légendaires, ancêtres de sa femme. Le rapprochement ]du Sahara marocain[ de Le Clezio avec l’Île Maurice ressemble à une quête des origines (…). Il n’y a pas d’aire géographique ni d’espace culturel qui ne soit évoqué, cité ou concerné explicitement ou implicitement par l’œuvre de Le Clezio. Ce chantre de la fraternité universelle fait constat d’un univers dont l’arc-en-ciel constitue la métaphore la plus achevée, un monde (…) qui intègre ]v. intégrité territoriale du Maroc[, (…) et, au-delà, toute la biocénose." – "Jean - Marie Gustave Le Clezio", www.lehman.cuny.edu, p.2.

3.2 - J.M.G. Le Clezio et le retour aux sources mythiques d’une unité identitaire primordiale :

Selon Tistou, J.M.G. Le Clezio et sa femme originaire du Sahara marocain, rencontrée à l’Île Maurice en 1975, esquissent, au cours de leur voyage aux province du Sud du Maroc, le retour aux sources mythiques d’une unité identitaire primordiale. "Jemia, remarque-t-il, est la femme de JMG Le Clezio. Ils se sont connus à Maurice, mais la famille de Jemia est originaire de Saguia El Hamra (la rivière rouge).

«La Saguia El Hamra est une vallée asséchée à l’extrême sud du Maroc, lit-on dans leur journal de voyage «Gens des nuages» ]2003[, au-delà du Draa, au cœur d’un territoire qui a longtemps appartenu à l’Espagne ]coloniale[, sous le nom de Rio de Oro. Autrement dit l’ex- Sahara Espagnol, le conflit sahraoui ]de l’Algérie[ avec le Maroc, terre longtemps interdite et dangereuse (mines notamment).

« Et voici tout à coup, rapportent-t-ils, alors que nous n’y songions plus, le voyage devint possible ? Nous voulions entendre résonner les noms que la mère de Jemia lui avait appris, comme une légende ancienne] un mythe[, et qui prenaient maintenant un sens différent, un sens vivant : les femmes bleues ; l’assemblée du vendredi ; les chorfas descendants du Prophète ; les Aït Jmal, le peuple du chameau ; les Ahel Mouzna ; les Gens des nuages, à la poursuite de la pluie.» (…). C’est bien la relation d’un retour aux sources ]mythiques d’une unité identitaire primordiale[, longtemps rêvé, espéré, et effectué enfin comme dans un rêve." – "Ex - Sahara Espagnol", Ibid., p.1.

De la même façon, , F. Bonjean, écrivait en 1961, à propos des femmes bleues du Sahara marocain, lors d’un voyage, en compagnie de sa femme Lalla Touria, dans le sud du pays: "Les femmes bleues » de Goulimine ne portaient encore ni souliers à talon aiguille, ni même soutiens gorges. Leurs coiffures, aussi compliquées qu’à Chinguetti ou à Attar, rappellent, avec ses nombreuses tresses, celles de la nouvelle mariée le soir des noces (…).

La famille ! Chose qui, au désert, et même dans les cités - oasis poussées sur ses rivages, passe avant toutes les autres. Comment lutter, au pays des immensités silencieuses, contre la solitude, sinon par la vie en groupe.

Il suffisait à T. ]Touria[, pour être comprise, approuvée, de répondre , ainsi qu’elle le fit, qu’elle n’avait plus de famille, que j’étais à la fois son père, sa mère, ses frères, cela depuis vingt ans." – "Carnets", Op.cit., pp.378-379.

4- Le Sahara marocain : lieu de la quête d’une unité mythique primordiale dans l’œuvre de JMG Le Clezio prix Nobel de littérature 2008 :

"Prolifique, mentionne un article du Net, Le Clezio signera après « Le procès - verbal » ]1963[, par la suite, plus d’une trentaine de romans, d’essais et de nouvelles. Il recevra d’ailleurs à ce titre le Prix Paul Morand, en 1980, pour l’ensemble de son œuvre, avant d’être élu «plus grand écrivain vivant de langue française», par la revue « Lire », en 1994." – "Nobel de littérature : Jean - Marie Gustave Le Clezio primé", www.gala.fr, p.1. Du fait, le Sahara marocain : lieu de la quête d’une unité mythique primordiale dans l’œuvre de JMG Le Clezio prix Nobel de littérature 2008, pourrait être parfaitement perçu à travers ses romans et récits, tels que: « Désert », Paris, Gallimard, 1980 ; «Poisson d’or », Paris, Gallimard, 1999 ; «Gens des nuages », Paris, Stock, 2003 et de nouvelles : "Les Bergers", in « Printemps et autres saisons », Paris, Gallimard, 1978 et "Zinna" in «Mondo et autres histoires», Paris, Gallimard, 1989. Cela est perceptible surtout dans :

4.1- Le Sahara marocain : lieu de la quête d’une unité mythique primordiale dans les romans et récits de JMG Le Clezio :

Le Sahara marocain comme lieu privilégié de la quête d’une unité mythique primordiale est bien manifeste dans les romans et récits de JMG Le Clezio. "L’œuvre ]de Le Clezio[, écrit C. kern, est la quête d’un lieu originel où le langage serait en parfaite communion avec le monde (…). Le désert ]v. le Sahara marocain[ s’impose comme lieu de cette révélation. Il est celui des origines, il s’impose comme un infini de silences ]d’une unité mythique primordiale de l’homme avec sa patrie retrouvée[." – Op.cit., p.2. Cela est visible plus précisément dans :

a- Les romans et les récits de Le Clezio :

Or, les romans et récits de Le Clezio qui servent de lieu privilégié de la quête d’une unité mythique primordiale du Sahara marocain sont : « Désert », Paris, Gallimard, 1980 ; «Poisson d’or », Paris, Gallimard, 1997 et le récit de voyage, illustré de photos de Bruno Barbey, «Gens des nuages », Paris, Stock, 2003. Nous citerons alors:

+ «Poisson d’or », roman (1997) :

Certes, tel que le montre S. Domange : "La rencontre du personnage et du Paysage ]le Sahara marocain[ prend donc naissance dans la mise en évidence d’un conflit (…). Il veut alors atteindre la liberté, fuir ce réel invivable, et qui le rejette ]les camps des séquestrés, à Tindouf [.Cette fuite s’impose sous les traits d’une quête identitaire, qui permettrait l’unité de l’être ]‘la patrie clémente et miséricordieuse’ marocaine[." – Op.cit., p.5. En effet, le roman «Poisson d’or » (1997) de Le Clezio raconte l’histoire Laïla, petite fille volée à l’âge de 6 ans, au Sahara, dans le Sud du Maroc, rendue sourde d’une oreille après avoir été battue, puis vendue à une vieille femme Lalla Asma, qui est pour elle à la fois sa grand-mère et sa maîtresse. A la mort de la vieille dame, huit ans plus tard, la grande porte de la maison du Mellah s’ouvre enfin, et Laïla part à la recherche de ses parents, en émigrant à Paris, aux Etats-Unis, avant de retourner aux racines de ses ancêtres ]au Sahara marocain[. Le récit se boucle ainsi :

« J’ai compris que ce n’est pas Martial, ou Abel, ou Zohra, ou M. Delahaye qui sont dangereux, ce sont leurs victimes qui sont dangereuses parce qu’elles sont consentantes.
Maintenant je jouais, je n’avais plus peur de rien. Je savais qui j’étais. Même le petit bout d’os qui s’était brisé derrière mon oreille gauche, ça n’avait plus d’importance. Même le sac noir, et la rue blanche, le cri éraillé de l’oiseau de malheur. Ni Zohra, ni Abel, ni Mme Delahaye, ni même Jup, tous les gens qui partout épiaient, chassaient, tendaient leur filet.
Ici, en posant ma main sur la poussière du désert, je touche la terre où je suis née, je touche la main de ma mère.» - Ibid.

+ « Désert », roman (1980) :

Ce roman, selon Ruth Grosrichard, souligne l’harmonie entre les Hommes Bleus marocains et leur milieu. « Ils étaient nés du désert. (…) Ils étaient devenus, depuis longtemps, muets comme le désert, pleins de lumière» (« Désert », p.8) – Ibid. "C’est l’histoire de Lalla, résume R. Grosrichard, une jeune marocaine. Elle commence à l’époque de la pénétration ]coloniale [. française dans le sud marocain, du côté de Saguiet El Hamra ]1909-1910[. Lalla habite un bidonville d’une grande cité située près de la mer, mais elle ne peut oublier, enfant du désert qu’elle est, le massacre de ses frères, les Hommes bleus, par les conquérants français. Son désert, elle le porte dans sa chair en aimant un Hartani ]ex - Esclave noir [dont elle tombe enceinte avant de s’exiler à Marseille où elles rejoindra d’autres émigrés misérables. Sa beauté fera d’elle une cover-girl célèbre, mais rien n’entamera son identité originelle et son amour pour la terre de ses ancêtres ]lieu privilégié de la quête d’une unité mythique primordiale [." - "Le Maroc de Le Clezio", www.telquel-online.com, p.1.

De son côté Catherine Kern précise quant à cette unité mythique primordiale dans « Désert », en soulignant : "Dans « Désert », un personnage parvenu après une longue marche au tombeau de Ma el Aïnine, le guide spirituel, ne parvient à dire que quelques mots qu’il répète inlassablement : «Je suis venu, je suis venu ]retour à ‘la patrie marocaine clémente et miséricordieuse’ [» (« Désert », p.29)." – Op.cit., p.3. Ou encore dans le chant de Ma El Aïnine et ses guerriers fuyant dans le désert devant les colonialistes européens:

" Nour entendit le son aigre des flûtes qui montait, descendait, montait, puis s’arrêtait, tandis que les rebecs reprenaient inlassablement la même phrase… (…) La fête des voyageurs allait commencer, maintenant, elle durerait jusqu’au lendemain, à l’aube, et peut-être jusqu’au jour suivant. (…) Nour sentit l’ivresse de la musique et de la danse, et il oublia l’ombre mortelle qui restait sous les tentes. (…) La voix faible et lointaine, touchant chaque homme, chaque femme, comme à l’intérieur de leur corps, et c’était aussi comme si elle sortait de leur gorge, comme si elle se mêlait à leurs pensées et à leurs paroles pour faire sa musique. (…) C’est leur voix qui s’élève chaque fois que la voix du vieil homme ]le guide spirituel Ma El Aïnine[ cesse en tremblant (Ibid., pp. 51, 60- 61).

Cela rappelle curieusement le récit de la danse de la gueddra, fait par F. Bonjean, en compagnie sa femme Lalla Touria, au Sahara marocain en 1961:

"Pour ma part, à peine convalescent d’un infarctus, fatigué par le voyage, je n’en est pas moins « bu » le spectacle de bout en bout. Or, les danses ont duré jusqu’à l’aube. Chacune des femmes est appelée à son tour par le maître de ballet. Elle vient se placer à genoux, complètement enveloppée de son voile bleu foncé, face aux hommes qui chantent et marquent le rythme de leurs mains puissantes (…).
Les hommes pressent alors le mouvement. Leurs rudes visages s’éclairent, les gosiers émettent des sons rauques, impératifs, la furie des battements de mains atteint son paroxysme. Inclinés sur la danseuse, ils la soutiennent, l’encouragent, la provoquent, sans qu’on puisse imaginer ce qu’ils attendent d’elle (…). A un moment, le maître de ballet lui met la main sur l’épaule. Elle s’abat dans ses voiles couleur de nuit, comme une foudroyée." - « Carnets », Op.cit., p.380.

+ «Gens des nuages », récit (2003) :

Dans l’optique du Sahara marocain, lieu privilégié de la quête d’une unité mythique primordiale, un commentaire de Patryck Froissart du récit de voyage «Gens des nuages » (2003) des époux Le Clezio, précise notamment : "Ce petit livre écrit conjointement par les époux Le Clezio retrace un pèlerinage, un de ces retours aux sources, une quête des origines qui constituent, chez JMG Le Clezio, le prétexte de la plupart de ses romans. Ici, c’est Jemia qui se met à la recherche de ses ancêtres, de sa tribu, les Ouled Khlifa, dont l’épopée ]le mythe anti-colonial[ est racontée par ailleurs dans le roman «Désert», et qui entraîne son mari, dont l’émotion est au moins aussi forte que la sienne, quoique de nature différente. Lorsqu’ils retrouvent un cousin de Jemia, Sid Brahim Salem, lorsqu’ils pénètrent dans le mausolée du saint Sidi Ahmed El Aroussi, lorsqu’ils gravissent le Rocher, le Tbeila, dans l’aride Saguia El Hamra." – "Gens des nuages", www.astore.amazon.fr, p.2. On pourrait en citer cet extrait:

"L’âme du désert, ce n’est pas le guerrier armé de sa carabine et montant le chameau (ou maniant la kalachnikov à bord d’un tout- terrain). C’est cette femme qui gardent les lieux, entretient le feu, écarte la terre de ses doigt pour ouvrir le secret de l’eau ]Agar, mère d’Ismaël, fils d’Abraham, dans le désert mecquois[. (…) Les femmes du Sahara donnent tout. Elles transmettent aux enfants la leçon du désert, qui n’admet pas l’irrespect ni l’anarchie ; mais la fidélité au lieu, la magie, les prières, les soins, l’endurance, l’échange. (…) Mais c’étaient elles qui animaient les guerriers ]contre les colonisateurs occidentaux].

C’étaient elles qui étaient au centre des légendes ]la quête de l’unité mythique primordiale du Sahara marocain[. (…) Devant la maison, nous avons vu la plus jeune fille de Bouha et nous avons pensé à la femme que Sidi Ahmed El Aroussi avait rencontrée, pleurant à côté de sa cruche cassée. (…) Et lui, le saint que tout le monde vénérait, s’était arrêté, et pour elle avait fait ce prodige : « une eau qui restait prisonnière d’une cruche brisée, comme un arc-en-ciel suspendu au-dessus de sa tête». (…) C’est cela le vrai retour : quelqu’un qui vous ressemble comme un oncle ou une tante, qu’on connaît pas mais qui vous attend dans une vallée au bout du monde." («Gens des nuages », p.80-83) - "J.M.G. Le Clezio, Prix Nobel de littérature 2008", www.terresdefemes.blogs.com, pp.1-2. Ou dans :

b- Les nouvelles de Le Clezio :

Le Sahara marocain, lieu de la quête de l’unité mythique primordiale chez Le Clezio s’ancre, selon C. Kern, dans son identité personnelle fluctuante entre l’Afrique et l’Occident. "S’il n’est pas un auteur africain ]de père d’origine anglo-mauricienne], l’identité de J.M.G. Le Clezio est particulièrement fluctuante, entre Afrique et Occident. Son histoire personnelle témoigne de l’ambiguïté de sa situation : citoyen britannique, il va découvrir, dès l’enfance, l’Afrique et sa colonisation. Son écriture (qui se déploie dans la langue du colon) en reste marquée et se trouve en quelque sorte chargée d’une fonction testimoniale (…). De la culture orale à la production écrite, c’est un parcours complexe qu’effectue Le Clezio." – Op.cit., p.1. D’où parmi ses nouvelles versant dans cette optique:

+ "Les Bergers", in «Mondo et autres histoires», nouvelles (1978) :

Pour Caterine Kern, l’œuvre de Le Clezio est la quête d’un lieu originel, celui de l’oralité, le « silence terrestre », le désert (v. le Sahara marocain). "Le désert, écrit-elle, s’impose comme lieu de cette révélation. Il est celui des origines, il s’impose comme un infini de silences. Son image omniprésente dans l’œuvre de Le Clezio, symbolise la quête du silence, de l’origine ]la quête mythique de l’unité primordiale patriotique]. (…) Dans "Les Bergers, Le Clezio présente le désert comme un endroit où la parole doit être réduite au minimum, il n’y a pas de superflu. «C’est un endroit où on ne devait pas poser de question.» («Mondo et autres histoires», p .256). (…) L’écriture est alors chargée d’une double fonction, à la fois mémorielle (assurer une conservation de ces cultures éphémères) et revendicative. (…) Ce pays ]le Maroc : le Sahara marocain[ s’‘impose également comme représentant du monde oral africain en ce qu’il est sonore." - Op.cit., pp.1, 2, 9.

+ "Zinna" in «Mondo et autres histoires», nouvelle (1989) :

Là, c’est à travers le Maroc et les Marocains émigrés en France que Le Clezio relate la tradition du brassage ethnique et culturel, évoquant la quête mythique de l’unité primordiale des ressortissants marocains, quels qu’ils soient et où qu’ils soient. C’est ce qu’incarne sa nouvelle "Zinna" (1989). Dans un article de Comptoir Littéraire sur le Net, la nouvelle est présentée comme suit :

"Dans une ville du Sud de la France, le jeune Arabe Tomi, qui est un petit délinquant, rencontre Zinna, une jeune Juive ]marocaine[ misérable émigrée d’Afrique du Nord (…). Cependant, Zinna a été remarquée par le riche Orsoni (…), avant de se retrouver accrochée à la drogue, dans une misère pire qu’avant où Tomi reste son ami fidèle. La nouvelle est découpée, comme un roman en chapitres (…) implique dans l’histoire, Jean André Bassi, violoncelliste à l’Opéra (…). Le Clezio déploie comparaisons ou métaphores (…) qui fait une part d’intérêt documentaire de la nouvelle, avec le passé marocain de Zinna (les souvenirs du Mellah…). Elle fait connaître le Maghreb à Tomi qui doit être un Maghrébin de la seconde génération, né en France, où il a connu les foyers d’accueil (les Herbaut), le Centre, et est , maintenant, un petit délinquant ; or le professeur de violoncelle vient lui aussi d’Afrique du Nord et est juif lui aussi : Le Clezio se plaît à monter le brassage ethnique qui se fait en France, brassage culturel aussi ]v. le Maroc : le Sahara marocain, lieu privilégié d’une quête mythique de l’unité primordiale patriotique[." - "Printemps et autres saisons", www.comptoirlitteraire.com, p.1. Or, le Prix Nobel 2008 n’a pas été attribué à Le Clezio sans controverse des deux bords de l’Atlantique.

5- J.M.G. Le Clezio et la polémique du Prix Nobel 2008 entre le cosmopolitisme et l’unité identitaire primordiale du désert :

Cependant, une polémique, rapporte F. Destouche, a éclaté quelques jours avant l’attribution du Prix Nobel de littérature 2008 à J.M.G. Le Clezio. Elle a eu pour cause une déclaration faite par Horace Engdahl, le secrétaire permanent de l’Académie suédoise, à une agence de presse. Celui-ci avait dit que « les écrivains américains composaient des œuvres trop repliées sur les Etats-Unis et ne participaient pas au ‘grand dialogue’ de la littérature (…). L’oeuvre de JMG Le Clezio est aux antipodes de la vision de la littérature stigmatisée par Horace Engdahl. - "Le Clezio, prix Nobel de Cosmopolitisme», www.fdestouche.com, p.1. Aussi verra-t-on :

5.1- J.M.G. Le Clezio : la polémique du Prix Nobel 2008 et du cosmopolitisme :

Certes, un tollé a été suscité du côté des milieux littéraires franco-américains au nom du cosmopolitisme ou du repli nationaliste de la littérature. "Ses œuvres ont un caractère cosmopolite. Français, il l’est, oui, mais c’est plus encore un voyageur, un citoyen du monde, un nomade ]v. le Sahara marocain[, a dit Horace Engdahl, lors de l’entrevue accordée à l’agence «Associated Press» pendant laquelle il a annoncé le nom du lauréat – Ibid., p.1. Etaient en lice pour le Nobel 2008, les écrivains américains Philp Roth et Joyce Carol Oates, faisant suite au dernier lauréat américain Toni Morrison (1993) – Ibid.

Par ailleurs, Horace Engdahl a notamment déclaré que «ce n’est pas un hasard si la plupart des lauréats du prix sont européens. Il existe bien sûr des auteurs forts dans toutes les grandes cultures, mais on ne peut pas nier le fait que l’Europe est toujours le centre du monde littéraire… pas les Etats-Unis», a-t-il ajouté. "En octroyant le Nobel de littérature à Le Clezio, relève-t-on sur le Net, l’Académie suédoise a confirmé sa prédilection pour la littérature européenne. Au cours des 20 dernières années, les écrivains originaires du Vieux Continent ont dominé largement" – "Nobel de littérature : Jean Marie Gustave Le Clezio primé", Ibid.

Toutefois en France, le président Nicolas Sarkozy et les premier ministre François Fillon ont salué le prix Nobel attribué à Le Clezio. "Enfant de l’Île Maurice et du Nigeria, adolescent niçois, nomade des déserts américains et africains ]v. le Sahara marocain[, M. Jean-Marie Le Clezio est un citoyen du monde, fils de tous les continents et de toutes les cultures ]le cosmopolitisme nobélisé[", souligne Sarkozy dans un communiqué – F. Destouche, Ibid.

Dans une réponse à la presse," J.M.G. Le Clezio a réfuté l’idée d’un déclin de la culture française, un sujet dont le magazine américain « Time » avait fait une Une très contestée en France. La culture française « est une culture très riche et très diversifiée, il n’y a pas de risque de déclin », a-t-il estimé (…). La France est ma patrie d’élection pour la culture, la langue, (…), mais ma petite patrie, c’est l’Île Maurice », a-t-il déclaré." – "Jean - Marie Gustave Le Clezio, Prix Nobel de littérature 2008", www.tempsreel.nouvelobs.com, pp.1-2.

5.2 - J.M.G. Le Clezio entre le cosmopolitisme et l’unité identitaire primordiale du désert :
Nobélisé pour son cosmopolitisme, Le Clezio ne demeure pas moins partagé entre le cosmopolitisme et l’unité identitaire primordiale du désert ]v. Le Sahara marocain[. "L’année 1975, indique Pascale Arguedas, semble être un point tournant où il acquiert une harmonie plus profonde dans vision du monde. « Mondo et autres histoires » témoigne du mouvement de la négation d’une conscience intégrante du cosmos. Ceci provoque chez Le Clezio la tentative d’une fuite du monde historique, qui porte l’empreinte de la raison critique, vers l’appartenance de l’autre côté, celui des sensations métaphysique. Le thème du désert, lieu d’existence, pays plat, surgit, il met davantage l’accent sur l’union homme univers plutôt que sur réalité écriture ]l’unité mythique identitaire primordiale du désert.[" - "La présentation de Le Clezio", www.multi.fi., pp.7-8.

Jean- Louis Erzine dit de Le Clezio, partagé entre le cosmopolitisme et l’unité identitaire primordiale du désert que le bonheur est, pour toute l’humanité, dans le désert mythique. "Le bonheur, écrit-il, semble pour les personnages de Le Clezio loin du monde moderne, de ses guerres et de ses prouesses techniques. Mais ce qui est important à remarquer, c’est que dans tous les romans de Le Clezio le bonheur existe, est possible. Ici, il est le désert. Où y règne la quiétude, la paix et la liberté ]v. le Sahara marocain[." - "Le Clezio, le silence et l’infini", www.marcalpozzo.bogspirit.com, p.3. C’est ce que confirme le choix de l’Académie suédoise du Nobel 2008, attribué à Le Clézio. "L’académie suédoise explique avoir arrêté son choix sur « l’écrivain de la rupture, de l’aventure poétique et de l’extase sensuelle, l’explorateur d’une humanité au-delà et en dessous de la civilisation régnante ]entre le cosmopolitisme et l’unité identitaire primordiale du désert d’une humanité pacifique, libre et heureuse[ ." – "Nobel de littérature…", Op.cit., Ibid.

En conclusion, le Sahara marocain, est certes le lieu de la quête d’une identité mythique identitaire primordiale dans l’œuvre de J.M.G. Le Clezio, Prix Nobel 2008. "Le regard que Le Clezio porte sur l’homme, signale R. Mbassi Atéba, résume l’ambiguïté des considérations contemporaines sur les identités et atteste aussi l’unité de l’espèce sans nier la diversité des cultures (…). La question centrale que l’œuvre de Le Clezio pose, et qui lui vaut enfin le Nobel, est : comment penser la diversité et la mondialité sans rompre l’unité ?" – Op.cit., p.2. Et cela rejoint admirablement le discours de Le Clezio à Stockholm où il affirme sans ambages : "Aujourd’hui, au lendemain de la décolonisation, la littérature est un des moyens pour les hommes et les femmes de notre temps d’exprimer leur identité ]v. le Sahara marocain[, de revendiquer leur droit à la parole, et d’être entendus dans leurs diversité ]la démocratie régionale[. Sans leur voix, sans leur appel, nous vivrions dans un monde silencieux ]v. les séquestrés marocain à Tindouf, en Algérie[." - "Dans la forêt des paradoxes", www.etonnants-voyageurs.com, p.5.

Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED



sábado, febrero 05, 2011

MULAY IBRAHIM, CAID DE CHEFCHAUEN
(895 / 1490 - 945 / 1539)

Por H. Hantout Seidel

En los anales de la historia de Marruecos del siglo IX / XV – X / XVI, se destaca una ciudad y una figura extraordinaria, la del Caid de Chefchauen Mulay Ibrahim, cargo este heredado de su padre el Cherif Mulay Ali Ibn Rachid, quien es el fundador en 875/1471 de esta bellísima y no menos histórica ciudad de Chefchauen, junto a los primeros emigrantes que llegaron un poco antes de la caída del Reino de Granada, preocupados por la rapidez con que avanzaba la Reconquista Cristiana en la España Musulmana.
El primer edificio construido por el Cherif Mulay Ali Ibn Rachid en la ciudad, es la famosa Alcazaba que sirvió de campo militar, de residencia fortificada y de centro para la comandancia.
Entre 875/1471 a 967/1560, Chefchauen, fue un principado independiente, fuertemente militarizado y fuertemente politizado, su influencia tanto política como cultural, iba más allá de sus montañas y mas allá de las ciudades vecinas, alcanzando la costa norte del Atlántico.
Chefchauen o Chauen, encantadora ciudad santa y andalusí, con su paisaje poético que la forman sus montanas rifeñas y el impresionante lago Akchouch, sus cascadas Ras el ma, junto al ingenioso sistema hidráulico tradicional que permite dotar y garantizar a las fuentes, a los molinos y a toda la ciudad el agua potable por medio de un circuito inteligentemente estudiado, que es el mismo sistema skundo que existe en Tetuán y en Fez.
El Barrio Essabanin compuesto del molino, de un puente y de un horno destinado a cocer ese pan casero de todos los días.
El blanco y el azul nila de la medina, sus casas de tejas inclinadas rojas, sus talleres artesanales dentro de los mismos callejones, destacando la de los tejedores y cada cual con su bastidor tradicional expuesto a ser visto y que a nadie deja indiferente.
El recuerdo andalusí es igualmente permanente cuando nos paseamos por sus calles o nos paramos un momento, en uno de sus adarbes porque sentimos ese placer de querer tocar y admirar sus arcadas bajitas y repetidas, acariciar sus paredes tan juntitas las unas de las otras y esas sus puertas aquí y allá con la justa altura para un adulto, algunas llevan la marca del origen geográfico de sus propietarios andalusíes o esas otras simplemente pintadas de un azul mas o menos pronunciado contrastando con esa blanca silueta femenina envuelta en su haike completando esa imagen tantas veces llevada al óleo por algún que otro artista amante de los paisajes.
El recuerdo es también permanente, cuando nos cruzamos con aquellos descendientes de los moriscos desterrados del sur de la Península Ibérica, familias estas, que siguieron conservando, durante largo tiempo las llaves y los títulos de sus propiedades perdidas en la región de Granada… y cuando oímos al muden chauni invitar a su gente a una de las cinco oraciones sagradas del día, desde lo alto del minarete de la bonita Gran Mezquita trapezoidal, su tono de voz es bien distinta de todos aquellos que acostumbramos a oír…esta nos emociona profundamente…
La gran figura del Cherif Mulay Ali Ibn Rachid, venerado por la populación chauniya, pertenece al grupo de los chorfa idrisitas del Yebel Alam. Casado con la castellana oriunda de Vejer de la Frontera (entre Tarifa y Cádiz) llamada Lalla Zahra o Lellazara Fernández Elche como la nombran los historiadores castellanos, querida y amada por todos…
De esta unión nacieron en Chefchauen sus hijos: el príncipe Mulay Ibrahim en 895/1490, y la princesa Saida Al-Horra en 900/1495, la “Noble Dama” esposa del nieto de Sidi Al-Mandri, quien reinó en la ciudad de Tetuán entre 943/1537-948/1542. Los dos hermanos dotados de una excepcional inteligencia y preparados para jugar cada uno de ellos, un papel político preponderante que el destino les había guardado a cada cual…
Mulay Ibrahim Caid de Chefchauen, a su vez, realizó importantes obras en la alcazaba de la ciudad, construyó una gran torre y reformó una de la dos puertas del zoco. Hombre ferviente creyente del Islam, educado en las dos culturas, le gustaba la elegancia, el bien vestir, el buen modo de vida y de bien estar, rodearse de personas distinguidas y bien avenidas. Hablaba perfectamente los dos idiomas, el de su padre y el de su madre el castellano y al parecer llamaba la atención por su manera fina y elegante de hacerlo. Vestía casi siempre de una marlota azul con la cabeza cubierta de una reza de muselina blanca y a menudo se ponía una banda roja, la que representa la ciudad de Chefchauen
Nunca renegó de sus orígenes españoles, todo lo contrario le placía recordarlo con orgullo y honor a quien lo olvidase, lo que le valió el respeto y la admiración de todos aquellos que lo conocían y aunque como militar, llevaba la guerra con fogosidad para impedir la penetración portuguesa al interior de las tierras, sus relaciones con los cristianos fueron siempre acompañados de lealtad, de cortesía, de generosidad y cuando el caso lo requería, para reconocer algún servicio concebido, acostumbraba a regalar un caballo y una túnica. Llegó el caso de que hasta liberaba, sin ningún pago de rescate, a los cautivos cristianos.
Tenía por costumbre, en aquellos “anales de Arcila”, cuando los portugueses sufrían de alguna derrota o de algunas perdidas, enviar saludos de cortesía al gobernador de Arcila, presentarle sus condolencias y transmitía las noticias de sus prisioneros portugueses. A su vez, estos gobernantes portugueses respondían con la misma educación y cortesía.
Mulay Ibrahim estuvo casado con Saida Ulim, la hija del Caid de Alcazarquibir Mohammed El Arosi, después se caso con la princesa Lalla Aicha, hermana de su amigo Mulay Ahmed El Wattasi, quien más tarde seria el sultan de Fez y se casaría con Saida Al-Horra cuando esta enviudo de Sidi Mandri.
Mulay Mohammed y Mulay Omar Abdesalam, también son hermanos de Saida Al-Horra y de Mulay Ibrahim, pero ignoramos si son de la misma madre, y tampoco sabemos el papel que hayan podido desempeñar cada uno. Otro miembro de la familia era un primo suyo llamado Sidi Alal que solía reemplazarlo durante su ausencia.
Otro de los personajes que formaba parte de esta familia Ibn Rachid, era el español Martin Fernández, un hermano de Lalla Zahra Fernández Elche, igualmente de Vejer de la Frontera, se instaló en la ciudad de Chefchauen, bautizado con el nombre de Ali Fernando al convertirse al Islam, que Bernardo Rodrigues, en su crónica “Anales de Arcila” nos lo hace conocer bajo el nombre de Martinho Elche.
Ali Fernando fue muy considerado por su sobrino Mulay Ibrahim, le ofreció varios altos cargos de suma importancia, entre los cuales el nombramiento como Caid del Forrobo, (Yebel Hbib) con una tropa de cincuenta jinetes, sin embargo este terminó por abandonar las montañas de Benamar que tenia a su cargo y se vuelve a instalar en la ciudad de Chefchauen.
La primera vez que Mulay Ibrahim ejercer de comandante en la lucha contra la invasión de los portugueses en Arcila, fue en 917/1511 apenas con veinte años de edad y cuando su padre enfermó.
En 923/1517 es nombrado gran jefe de guerra del Yebel.
En 924/1518 dirigió contra Arcila otra expedición que fue coronada de éxitos.
Al año siguiente en 925/1519, participa en una incursión que hizo Mohammed El Bortugali (921/1505-930/1524) en la región de Tánger causando serias perdidas a los portugueses.
Mulay Ibrahim aparece en muchas otras batallas,(926/1520 a 930/1524, de 932/1526 a 935/1529, 936/1530, 937/1531 hasta 939/1533), donde intenta siempre liberar las ciudades ocupadas por los portugueses o por lo menos evitar que estos avancen y penetren al interior de las tierras.
Según fuente portuguesa, en una de estas batallas, cuando los marroquíes pasaron cuatro días destrozando los cultivos de los alrededor de Arcila y que el capitán de la plaza portuguesa a su vez, ejerció serias represalias y tan crueles fueron sobre los campos de los marroquíes vecinos, que al año siguiente Mulay Ibrahim concluyo con Don Joao Cotinho, conde de Redondo y gobernador de Arcila, un acuerdo que prescribía a los combatientes de las dos partes, que respetasen ante todo los sagrados cultivos de las tierras. Dicho acuerdo se quedo en vigor hasta la toma de Fez en 955/1549.
El 8 de mayo del año 1538, el tratado de paz para once años, fue firmado entre el Sultan de Fez y el Rey de Portugal. Los plenipotenciarios fueron: por un lado Mulay Ibrahim con su hijo Sidi Ali ibn Ibrahim ibn Rachid, y por el otro Don Joao Cotinho conde de Redondo.
Mulay Ibrahim después de llevar viviendo mucho tiempo en Fez calló enfermo en 945/1539, desde un tiempo atrás sufría de una disentería amibiana que lo habia debilitado tremendamente. Muere a finales del verano del año 1539 a la edad de los cincuenta años.
Mulay Ibrahim se destacó como militar que era, como hombre político y como diplomático. Jugó un papel importante en la escena politica en medio de tantas ocupaciones extranjeras que sufría el País en aquel entonces. Ha cubierto de gloria a la familia Ibn Rachid. Estas operaciones militares, le han valido, según las propias crónicas portuguesas, aunque fueran enemigos, los mejores elogios sobre la persona de Mulay Ibrahim.
Guardó siempre unas buenas relaciones con la familia Al-Mandri particularmente con las autoridades locales de Tetuán donde, en un primer tiempo, asumió importantes cargos oficiales, ofrecidos por el propio Sidi al-Mandri.
Tuvo una gran estima hacia su amigo y cuñado, el sultan Wattasita Mulay Ahmed (930/1524-954/1548 y 954/1548-956/1550) de Fez, quien le confiaba las comandancias militares y misiones diplomáticas de gran envergadura siendo nombrado gobernador de las ciudades de: Meknes, Salé y de las provincias de Tadla.